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élection présidentielle - Page 8

  • Russie une élection présidentielle de routine

    En Russie, les soirées électorales ne risquent pas de faire apparaître un suspens insoutenable.



    Le vainqueur est connu d'avance, et seul son score n'est pas totalement défini par anticipation. Poutine avait annoncé 60 %, les premiers chiffres officiels sont autour de 61%.

    La fraude explique en partie ce score, mais si elle a existé ce jour (au moins un cas filmé par webcam), elle n'est pas laputin_210.240x320.jpg seule raison que l'on peut retenir.

    Poutine verrouille le pays depuis trois mandats (deux en tant que président, un en tant que premier ministre). Il peut donc compter sur des relais dans l'administration,  l'armée, la presse etc...

    La situation du pays est loin d'être idyllique, mais une partie de l'économie redémarre et certains en profitent.

    De son côté, l'opposition est divisée et n'a pas de chef connu. Les partis politiques ont bien du mal à se construire, et il faudra probablement des années pour faire vivre une vraie démocratie dans le pays.

    Les résultats des dernières législatives montrent cependant que le pouvoir absolu de Poutine peut se fissurer. Les voici repris du site du Monde Diplomatique:

    Voici les résultats qui sanctionnent le parti au pouvoir. Manifestement, ce dernier n’est pas trop « absolu »… Par rapport à 2007, Russie unie (ER) recule de 64,30 % à 49,32 %, le Parti communiste (KPRF) remonte de 11,57 % à 19,19 % et son rival de gauche Juste Russie (SR), social-démocrate, passe de 7,74 % à 13,24 %, le parti (d’extrême droite) libéral-démocrate (LDPR) de 8,14 % à 11,67 %, le parti libéral Iabloko de 1,59 % à 3,43 %, un score qui ne lui permet pas d’entrer à la Douma.

     

    L'élection de Poutine est sensée lui ouvrir un règne sans partage de deux mandats supplémentaires. Le résultat de ce soir pourrait être la première scène de ce scénario, mais la pièce n'est pas tout à fait écrite ni encore jouée.

    12 ans c'est long, et il est tout à fait possible que la situation évolue sur de nombreux points (économie, démocratie, environnement international, ...).

    Poutine pourra-t-il garder le contrôle complet ? L'opposition aura-t-elle le temps et l'opportunité de se développer ? Une chose est sûre, même les meilleures dictatures ont une fin.


  • Sénégal : les opposants se regroupent derrière Macky Sall

    Après le premier tour des élections présidentielles, la situation est délicate pour le président Wade.

     

    Ce sera peut-être l'élection de trop pour "le vieux" comme l'appel les Sénégalais. Après deux mandats, le charme est rompu, les erreurs se payent dans les urnes. Wade a voulu imposer son fils Karim par des modifications du mode électoral, puis il a décidé de se présenter, bien que la constitution limite le nombre y-en-a-marre-298x295.jpgde mandats à deux.

    Il sera opposé au deuxième tour à Macky Sall, un de ses anciens premiers ministres limogé pour avoir critiqué Karim Wade, le dauphin désigné. Macky Sall a reçu le soutien de l'ensemble de l'opposition, y compris celui du candidat PS et celui du mouvement citoyen M23 et du collectif "y'en à marre".

    La barre des 50% sera donc très difficile à atteindre pour Wade, d'autant que les chefs religieux, qui soutiennent habituellement le pouvoir en place, semblent faire preuve d'une certaine prudence.

    Certains seraient déjà prêts à quitter le navire : Le premier ministre et directeur de campagne de Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye, a téléphoné à Macky Sall après le premier tour pour le féliciter de son score. Les deux hommes sont amis de longue date, mais on imagine mal François Fillon appeler l'autre François pour le féliciter en cas de succès de Hollande au premier tour des présidentielles françaises.

  • Sénégal : Wade en mauvaise posture

    Le premier tour des élections présidentielles sénégalaises s'est déroulé ce dimanche.

     

    Ces élections ont été marquées par l'opposition à la candidature de Wade, président sortant. Sa 10714990733Portrait-Wade2.jpgpolitique est rejetée assez massivement et encore plus son comportement. Il a cherché à faire élire son fils Karim pour prendre sa succession; il a fait construire un monument gigantesque en contrôlant les bénéfices de son exploitation; il a fait inscrire une limitation à deux mandats dans la constitution et se présente pour un troisième mandat.

    Heureusement pour lui, l'opposition est divisée. Il est  principalement en concurrence dans ce scrutin avec deux de ses anciens premiers ministres qui ont quitté le parti majoritaire, et avec un candidat du parti socialiste qui est en perte de vitesse depuis la chute de Diouf.

    Le  candidat-président a bénéficié de son statut de chef de l'Etat. Par exemple, de nombreuses coupures d'électricité perturbaient la vie des Sénégalais depuis des mois. Il a fait installer à grand frais des centrales de dépannages le temps de la campagne électorale.

    Grâce aux moyens dont il dispose, il a pu tenir de grandes réunions dans ses fiefs de la campagne sénégalaise. Mais signe des temps, les grands chefs religieux (en particulier Mourides) n'ont pas donné de consigne de vote pour Wade.

    Les résultats connus ce jour donnent Wade autour de 30%, et donc un deuxième tour en mars prochain.

    Macky Sall son ancien premier ministre serait le suivant avec environ 25%.

    Ces tendances seront-elles confirmées lors de la publication des résultats définitifs ? C'est une des clefs du deuxième tour.

    L'autre élément déterminant sera la capacité des opposants à s'unir contre Wade, et à mettre en pratique le pacte qu'ils ont fait entre eux avant le premier tour : joindre leurs forces contre le sortant.

  • Le même en pire

     

    Image reprise de Politis

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  • Sénégal : Trois morts ça suffit ! Deux mandats c’est assez ! Wade, demal* !

    Communiqué du 2 février 2012 des Alternatifs

    Les Alternatifs soutiennent les aspirations légitimes des forces déamocratiques et de la jeunesse sénégalaise et demandent le départ d’Abdoulaye Wade. Il est plus que temps d’en finir avec les vestiges de la France-Afrique, les gouvernements corrompus et les démocraties relatives.


    On peut, de loin, voir dans les manifestations sénégalaises, de « malheureuses tensions » pré-electorales dans une démocratie africaine indépendante. Il s’agit en fait des perpétuelles convulsions qu’entraînent un système corrompu et autoritaire qui depuis un demi-siècle confisque la démocratie sénégalaise au profit d’une petite caste défendant les intérêts entendus d’une bourgeoisie compradore, issue du colonialisme français et de plusieurs décennies de françafrique.

    Depuis l’indépendance du Sénégal, trois chefs d’état se sont succèdés sur un modèle identique. Tous trois formés par l’état français et peu enclins à laisser le peuple s’exprimer.

    D’abord Léopold Sédar Senghor, le « grand poète », pour reprendre la formule passe-partout, qui demanifestation-senegal-16-mars2011-2e9c4.jpg 1945 à l’indépendance fut député français avant de devenir le premier président sénégalais. Senghor, qui décida d’engager une politique de grands travaux de l’état sénégalais destinés à rendre le pays souverain autonome et moderne, reléguant une partie du territoire « hors de l’histoire », hors de l’industrialisation, de l’électrification, de la création de réseaux routiers, destiné à devenir le grenier –arriéré- du Sénégal ; Senghor qui laissa les confréries mourides s’imposer comme le groupe d’influence religieux incontournable au Sénégal ; Senghor qui réprima violemment les mouvements sociaux ; Senghor, surtout, qui défendit avec âpreté les intérêts de l’état français au Sénégal. Pendant 5 mandats, le vieux Senghor étouffa l’espace public sénégalais, omniprésent dans les quelques médias nationaux (tous aux mains de son parti), façonnant le « débat démocratique » à sa convenance. Lors de son 5eme mandat, Senghor démissionne, après avoir été réélu, pour se garantir que le pouvoir resterait dans de bonnes mains, loin des dangers des caprices du suffrage universel. Après 20 ans de pouvoir, Senghor place Abdou Diouf, son ancien directeur de cabinet, son ancien ministre, son ancien Premier ministre, premier secrétaire du même Parti Socialiste. Et à son tour Diouf va tenir le pays, ses syndicats, ses médias, ses institutions. Et toujours Diouf saura mater les mouvements sociaux, la contestation d’une société qui continue à ne pas changer, à museler les médias, à s’arranger avec le système électoral pendant 19 ans. Enfin, en 2000, il est battu par Wade, à la tête d’une large coalition anti-Diouf. Les Sénégalais espèrent enfin la rupture avec l’ancien monde. Mais qu’est-ce qui pourrait changer ?

    Comme Senghor et Diouf, Wade a fait ses études en France. Il est issu du même système politique. C’est Senghor qui lui avait demandé de créer un parti libéral, le Parti démocratique Sénégalais, parce que le poète Senghor, il était comme ça : c’est lui qui décidait quel parti devait exister ou non. Et Wade a été le fidèle perdant de chaque présidentielle (en 78, 83, 88 et 93), idiot du système Senghor. Jusqu’à ce que le Poulidor des présidentielles sénégalaises gagne à son tour

    Qu’importe que Wade, candidat libéral, fût porté au pouvoir par une coalition COMPORTANT des partis communistes et d’extrême-gauche. Qu’importe qu’il promit privatisations et interventionnisme de l’état d’un même mouvement, baisses des dépenses publiques et augmentations des investissements étatiques en même temps. Wade avait promis d’en finir avec la concentration du pouvoir dans un même camp.

    Las ! Wade n’a fait que remplacer le quotidien pro-gouvernemental par un nouveau quotidien progouvernemental, la radio officielle par une autre radio, remplacer les obligés du PS par ceux du PDS, réprimer contestations et mouvements sociaux et mettre en concurrence les entreprises françaises et les entreprises chinoises et américaines pour continuer à solder les ressources sénégalaises aux profits de groupes étrangers et d’une poignée de Sénégalais.

    Et comme les autres, Wade ne supporte pas l’idée de ne rester au pouvoir que 12 ans. Depuis des mois, il tente de modifier le système électoral, voire de placer son fils Karim comme successeur, de tout faire pour rester en place.

    Malgré la vigueur des mouvements sociaux - santé, eaux, électricité, enseignement - depuis 2008, rien ne change et Wade prétend être réélu lors de l’élection présidentielle du 26 février 2012, malgré l’inconstitutionnalité de sa candidature, et en interdisant la candidature de Youssou N’dour, le chanteur sénégalais dont la popularité faisait craindre à Wade une défaite de taille.

    Les Alternatifs se joignent à la coalition des associations, syndicats et partis réunis au sein du M23, Mouvement du 23 juin, pour réclamer des élections transparentes et démocratiques et la fin des violences policières contre les manifestants.

    Trois morts ça suffit ! Deux mandats c’est assez, Wade, dégage !

    Les Alternatifs

    * « Wade, demal » = « Wade, dégage ! » en Wolof

  • Sénégal : vers la guerre civile ?

    Le Sénégal se prépare dans un climat de tension aux prochaines élections présidentielles de février.

     

    L'actuel président, Abdoulaye Wade (88 ans officiellement ) a multiplié les manoeuvres depuis plusieurs wade.jpgmois pour garder le pouvoir. La constitution ne permet que deux mandats pour ce poste présidentiel, et Wade a déjà été élu à deux reprises. Il a tenté de faire une réforme pour se faire élire en duo avec son fils Karim, puis a envisagé une autre réforme où il pouvait être élu au premier tour avec 25 % des voix.

    Depuis plusieurs mois, il annonce sa candidature, s'appuyant sur le fait que la modification de la loi a eu lieu pendant son premier mandat, et que donc celui-ci ne compte pas. En démocratie, les lois ne sont effectivement pas rétroactives. Mais il ne s'agit pas dans le cas présent d'appliquer un texte à une situation antérieure à sa parution.  La candidature de Wade, qui serait la troisième, intervient après la publication de la loi qui concerne de manière évidente le président.

    Ce tour de passe passe survient dans un contexte politique tendu, Wade étant désavoué par une grande partie de l'opinion comme l'ont montré les récentes élections locales (municipales en particulier).

    Le conseil constitutionnel sénégalais a validé ce soir la candidature de Wade . Ses 5 membres ont tous été nommés par le président, c'est dire leur totale indépendance.

    L'opposition a appelé à manifester ce jour, manifestation interdite au départ par le pouvoir, pour "éviter de faire pression sur le conseil constitutionnel". Le pouvoir a du reculer devant les réactions locales et internationales.

    Les risques de réactions violentes dans les jours qui viennent sont importants, et le scrutin présidentiel va connaître des moments difficiles dans ce pays connu comme un des plus démocratique d'Afrique. C'était le cas jusqu'aujourd'hui ...

     

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